Quand la mort vous frôle...
Hier est un jour qui a chamboulé ma vie. En effet, je me suis d’abord rendue compte que chanter devant un public, sur une scène, avec un micro dans les mains suscitait chez moi une sorte d’adrénaline. C’est comme lorsque je patine, seule, avec les yeux du public braqués sur moi. Il m’est d’ailleurs impossible de décrire l’état de mes sentiments avant la représentation. Je ne sais pas si je suis très stressée, j’essaye plutôt de faire croire cela aux autres dans l’espoir qu’ils me remarquent et puissent me soutenir. Et cette adrénaline est si puissante que je serais prête à risquer ma vie pour patiner ou chanter. Qu’importe ce que les gens pensent de moi, de ma personne, tant qu’ils trouvent que j’ai du talent dans le chant et dans le patinage artistique. Après avoir reçu beaucoup de compliments sur ma voix, j’ai aussi éprouvé une peur intense pendant quelques secondes à la patinoire. Nous étions rassemblées autour de notre entraîneur à écouter ses explications, quand, tout à coup, un énorme vacarme a retentit. C’était le support des spots lumineux situés au-dessus de la glace qui se brisait. P. a crié. Moi, dans ma tête, tellement de sentiments différents se sont succédés. C’est impressionnant comme durant quelques secondes vous pouvez penser à tant de choses. J’ai d’abord cru que l’on mettait simplement en marche les machines pour la soirée qui suivrait. J’ai alors hésité à crier avec P qui, je pense, était bien la seule qui hurlait. J’ai aussi ressenti de l’effroi à un certain moment. Bref, je sais que l’on me croirait pour folle si je disais que j’ai bien aimé ce moment mais c’est vrai. Cela a permis de casser la monotonie. Certes, certaines personnes auraient pu y laisser leur vie si le support s’était complètement brisé mais il n’y aura eu que bien plus de peur que de mal. J’aime les situations dangereuses. Après ce bruit assourdissant qui aurait apparemment suivi un autre qui était une sorte de craquement, les entraîneurs nous ont ordonné de quitter la glace sur le champ. Je suis entrée me changer dans les vestiaires avec notamment trois autres filles de mon groupe puis, après avoir galéré à retrouver mes protèges-lames, j’ai pu remarqué que des caddies étaient placés sur la glace et que le personnel était en train de descendre les projecteurs pour les démonter. J’aurais pu écrire un article là-dessus, mais malheureusement j’aurais dû y penser au moment X. Bref, tout ça pour dire que jamais rien ne m’empêchera de faire ce que j’aime. J’espère que cet incident me permettra de chanter ma chanson avec encore davantage de rage et de vivre ce moment à du 200%. Car au fond, c’est vrai, la mort est partout, elle survole chacune de tes journées. Au lieu de t’affaiblir et de ressentir de la peur à son égard, accepte-la plutôt comme un boost qui t’oblige à vivre chacun de tes moments à fond. Cette chanson c’est « Titanium ».